Renseignements à jour sur les variants du SRAS-CoV-2 sous surveillance rehaussée
Sur le plan biologique, on peut s’attendre à ce que le SRAS-CoV-2 mute, et plus il persistera longtemps, plus il aura de possibilités de muter. Bien que la plupart des variants génétiques n’aient pratiquement aucune conséquence, certaines caractéristiques pourraient prolonger la pandémie et signifier le retour du risque d’infection à la COVID-19 même chez les personnes vaccinées.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) définit les catégories de variants du SRAS-CoV-2 en fonction de la gravité de la maladie, de leur transmissibilité et de leur incidence sur les mesures de santé publique et les mesures sociales telles que le confinement et le port du masque, de même que sur les mesures médicales telles que le diagnostic, le traitement et la vaccination. Les variants sous surveillance rehaussée sont ceux dont on sait qu’ils induisent une maladie plus grave, ont un taux de transmission plus élevé ou ont une incidence sur les mesures.
À l’heure actuelle, l’OMS a répertorié quatre variants sous surveillance rehaussée. Les variants à suivre, quant à eux, présentent des changements génétiques soupçonnés d’influer sur la transmission, le diagnostic, le traitement ou l’immunité, mais cela n’a pas encore été démontré scientifiquement. À l’échelle mondiale, sept variants à suivre ont été répertoriés et font l’objet d’études visant à déterminer à quel point ils pourraient devenir préoccupants. Les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) ont également établi une catégorie regroupant les variants à incidence élevée, contre lesquels les mesures médicales sont clairement moins efficaces, mais aucun variant ne s’y trouve pour le moment.
Mise à jour de la nomenclature
En raison du système de numérotation des lignées PANGO (Phylogenetic Assignment of Named Global Outbreak) et des autres conventions d’appellation scientifique, qui portent à confusion, la plupart des variants ont été surnommés selon le pays où ils ont été détectés pour la première fois (pensons notamment au variant britannique ou au variant sud-africain). Comme cela peut être stigmatisant et discriminatoire, l’OMS a décidé d’attribuer des lettres grecques aux variants sous surveillance rehaussée et aux variants à suivre, même si les conventions d’appellation scientifique continueront d’être utilisées pour les travaux de recherche.
Dénomination de l’OMS |
Lignée PANGO |
Premiers échantillons répertoriés |
Caractéristiques |
Alpha |
B.1.1.7 |
Royaume-Uni, septembre 2020 |
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Beta |
B.1.351 |
Afrique du Sud, mai 2020 |
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Gamma |
P.1 |
Japon/Brésil, novembre 2020 |
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Delta |
B.1.617.2 |
Inde, octobre 2020 |
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Variant Alpha
Répertorié pour la première fois en septembre 2020, il circule actuellement dans 170 pays. Il est environ 50 % plus transmissible que la souche originale du SRAS-CoV-2, et il semble, malgré les renseignements contradictoires, causer une maladie plus grave et poser un risque plus élevé de mortalité. Cependant, le variant Alpha est neutralisé par les anticorps monoclonaux thérapeutiques et les anticorps fabriqués par les personnes vaccinées ou guéries de la COVID-19, ce qui laisse croire que le risque de réinfection ou de maladie post-vaccinale est faible.
Variant Bêta
Premier variant répertorié dans cette catégorie en mai 2020, le variant Bêta est passé au statut de variant sous surveillance rehaussée en décembre. Il est associé à une transmissibilité accrue et a été détecté dans 119 pays. L’aspect le plus préoccupant du variant Bêta est sans doute qu’il réduit l’efficacité des traitements à base d’anticorps monoclonaux et de la vaccination. Une réinfection après une infection à la COVID-19 est également possible puisqu’il y a réduction de la neutralisation du virus par le sérum de convalescent.
Variant Gamma
On ne sait toujours pas avec certitude si ce variant est associé à une transmissibilité accrue, mais on sait qu’il peut échapper à la neutralisation par les anticorps (anticorps monoclonaux thérapeutiques et anticorps produits à la suite d’une infection par le SRAS-CoV-2 ou de la vaccination), ce qui augmente le risque de réinfection et de maladie post-vaccinale.
Variant Delta
Il s’agit du plus récent variant classé dans la catégorie des variants sous surveillance rehaussée. Le variant Delta est responsable de la deuxième vague dévastatrice de COVID-19 en Inde et a contribué à la prolongation des mesures de confinement au Royaume-Uni, malgré la vaccination généralisée. En raison de sa transmissibilité accrue et de sa capacité à réduire l’efficacité des vaccins et des anticorps générés par l’infection ou par la vaccination, on s’attend à ce que ce variant devienne la souche dominante à l’échelle mondiale.
La vaccination mondiale – pour autant que les vaccins soient administrés rapidement et au plus grand nombre de personnes possible – demeure la mesure par excellence pour lutter contre la pandémie, réduire le nombre de cas et restreindre l’évolution des nouveaux variants. Les mesures de santé publique et les mesures sociales, y compris le confinement et le port du masque, sont toujours nécessaires dans certaines régions et pourraient devoir être réinstaurées dans les endroits où de nouveaux variants se propagent dans la communauté. Des vaccins de rappel contre différentes souches de variants font actuellement l’objet d’études, mais on ignore s’ils seront nécessaires (que ce soit à l’échelle mondiale ou locale). La surveillance génétique mondiale demeure essentielle pour suivre la propagation des variants existants et pour identifier les nouveaux variants à étudier.
Pour en savoir plus, consultez la page thématique COVID-19 (Novel Coronavirus) dans DynaMed.
L’article original a été publié sur la plateforme EBSCO Health Notes. Rédigé par :
- Vito Iacoviello, M.D., rédacteur en chef adjoint de la section infectiologie, allergologie et immunologie chez DynaMed;
- Heather D. Marshall, Ph. D., responsable du contenu en matière de santé publique chez DynaMed.
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