Une médecin d’Ottawa met au point une évaluation par vidéo des commotions cérébrales durant la pandémie

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by Personnel de la Fondation AMC

Avec la pandémie, le diagnostic des commotions cérébrales est devenu un véritable casse-tête pour bien des médecins.

En cas de lésion cérébrale, il est essentiel d’intervenir rapidement. Or, comme on se fie énormément aux évaluations en personne après une commotion, cette approche est plutôt difficile à appliquer à l’heure actuelle.

« Au plus fort de la pandémie, la seule option était d’envoyer les gens à l’urgence. On ne pouvait pas s’en occuper », soulève la Dre Sharon Johnston, médecin de famille et professeure agrégée à l’Université d’Ottawa.

Selon la Fondation ontarienne de neurotraumatologie, la province dénombre environ 150 000 cas de commotion cérébrale chaque année.

Irritée à la fois par le manque d’outils permettant des examens virtuels factuels et les besoins permanents en télémédecine, la Dre Johnston s’est lancée, avec une équipe d’experts en commotions cérébrales, dans la conception d’un protocole permettant aux médecins de premier recours d’évaluer leurs patients par vidéo.

La Fondation AMC a octroyé cinq millions de dollars au Programme de subventions pour contrer les impacts de la pandémie de COVID-19 (SCI-COVID) de la Fondation pour l’avancement de la médecine familiale (FAMF). Ce programme aide les médecins de famille à repenser la prestation de soins durant la pandémie.

Grâce à un financement de 55 000 $ reçu du Programme de subventions pour contrer les impacts de la pandémie de COVID-19, la Dre Johnston devrait être en mesure de lancer son outil virtuel au début de 2021.

Ce dernier s’appuie sur un nouveau cadre d’évaluation virtuelle des commotions élaboré par le Dr John Leddy (membre de l’équipe de conception, spécialiste de la médecine du sport et expert en traitement des commotions cérébrales établi à Buffalo) et des éléments clés de l’évaluation des commotions recommandés par Fondation ontarienne de neurotraumatologie dans ses lignes directrices (formulées par deux membres de l’équipe, les Drs Nick Reed et Roger Zemek).

Pour élaborer l’outil, la Dre Johnston a adapté au format virtuel un ensemble de procédés d’évaluation, dont le monitorage oculaire chez le patient et l’utilisation d’une série de manœuvres pour examiner la tête, le cou, les nerfs crâniens, la démarche et l’équilibre.

Elle en est actuellement à recueillir les commentaires de 15 médecins de famille en Ontario sur les obstacles potentiels à l’utilisation du nouvel outil virtuel, comme le manque d’accès à Internet dans les régions rurales et la nécessité de garantir la sécurité du patient.

« Chaque praticien doit tenir compte des circonstances, précise la Dre Johnston. L’évaluation prend de sept à douze minutes selon la capacité de mouvement et de compréhension du patient. »

À un certain moment, le patient doit par exemple passer d’une position couchée à une position debout. Lors d’une évaluation en personne, le médecin surveille les signes d’étourdissement et peut intervenir pour retenir ou stabiliser le patient s’il perd l’équilibre.

« La manœuvre est plus risquée. On ne pourra peut-être pas l’intégrer au format virtuel », poursuit la médecin.

L’éclairage représente un autre obstacle potentiel : le médecin pourrait avoir plus de difficulté à évaluer les mouvements oculaires à distance que dans les conditions favorables de son cabinet.

Après la collecte des commentaires, la Dre Johnston espère pouvoir produire un guide d’information détaillé sur l’évaluation des commotions cérébrales à distance pour les médecins de famille et autres prestataires de soins primaires, et ce d’ici la fin janvier.

La Fondation AMC a financé 15 projets de la première phase du Programme de subventions pour contrer les impacts de la pandémie de COVID-19.