Une équipe de recherche propose des trousses d’outils sur la santé mentale aux personnes âgées vulnérables

Publié le
by Personnel de la Fondation AMC

La préservation de la santé mentale a été difficile pour de nombreuses personnes durant cette pandémie, mais pour les personnes âgées atteintes de maladies chroniques, ce défi a été décuplé.

« L’un des problèmes était que certains patients hésitaient à consulter des médecins parce qu’ils supposaient que ces derniers étaient très occupés ou difficilement accessibles, explique le Dr Mark Yaffe, médecin de famille. Ils ne voulaient pas les déranger. Nous nous sommes demandé si les problèmes de santé mentale des personnes âgées atteintes de maladies chroniques pouvaient être mis de côté. »

Les personnes de 65 ans et plus, aux prises avec des maladies telles que le diabète, les cardiopathies ou le cancer, dépendent souvent de leur médecin de famille pour obtenir du soutien en santé mentale afin de composer avec leur problème chronique. Pourtant, au début de la pandémie, de nombreux médecins se tournaient vers la télémédecine et recevaient moins de patients dans leur cabinet.

Ce problème a fait émerger une question : quel est le moyen le plus efficace d’offrir du soutien en santé mentale à ce groupe quand l’aide en personne n’est pas disponible?

L’étude du Dr Yaffe, menée par une équipe multidisciplinaire travaillant au Centre hospitalier de St. Mary, a pour but de trouver des réponses.

La Fondation AMC a octroyé cinq millions de dollars au Programme de subventions pour contrer les impacts de la pandémie de COVID-19 (SCI-COVID) de la Fondation pour l’avancement de la médecine familiale (FAMF). Ce programme aide les médecins de famille à repenser la prestation de soins durant la pandémie.

Comment ça fonctionne

Lancée à la fin du mois d’octobre 2020, l’étude porte sur plus de 90 adultes, âgés de 65 ans et plus, aux prises avec des maladies chroniques. Ils ont tous participé à des recherches précédemment menées par l’équipe du Centre hospitalier St. Mary auprès de personnes ayant été hospitalisées pour un problème de santé chronique.

Au début de l’étude, des entretiens ont été menés avec les participants, et les renseignements recueillis ont été utilisés pour créer des trousses d’outils personnalisées en fonction des symptômes de santé mentale propres à chacun. Ces trousses d’outils, qui comprennent notamment des CD de relaxation, des lectures et des feuilles de travail pour l’établissement d’objectifs, ont été livrées par messager au domicile des participants pour l’étude de huit semaines.

Les participants ont été répartis au hasard en deux groupes. La moitié d’entre eux ont utilisé les trousses d’outils sans aucune aide, tandis que l’autre moitié a eu accès à un « accompagnateur » non professionnel et non spécialisé, supervisé par un thérapeute. L’accompagnateur a appelé les participants à trois moments convenus pendant les huit semaines de l’étude.

« Nous cherchons à savoir s’il est possible pour les participants de prendre soin d’eux-mêmes dans ce laps de temps très court, indique le Dr Yaffe. En période de pandémie, une grande partie de la population a besoin d’aide, et on ne peut recruter et former qu’un nombre limité d’accompagnateurs. »

Retombées possibles

La coordonnatrice du projet, Manon De Raad, décrit les trousses d’outils comme une forme de thérapie cognitivo-comportementale, présentée dans un format accessible.

« Les commentaires que nous avons reçus sur les outils étaient plutôt positifs, dit-elle. C’est encourageant. »

Les données seront recueillies d’ici la fin du mois d’avril, dans le but de déterminer si les trousses d’outils – avec ou sans accompagnement – sont utiles.

À l’avenir, l’équipe souhaite également aider les médecins à créer efficacement des trousses d’outils pour les patients qui ont des difficultés à obtenir du soutien en santé mentale.